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Friedrich Reinitzer

Il y a à peine plus d’un siècle, en 1888, un botaniste autrichien, Reinitzer, fit une découverte révolutionnaire et surprenante: en étudiant des cristaux de benzoate de cholestérol, il s’aperçut qu’ils ne se comportaient pas comme des cristaux habituels.
En effet, ils fondent à 145,5 °C, en se transformant en un fluide laiteux, qui devient ensuite un liquide parfaitement claire à 178,5°C. Ces observations engendrèrent alors multes études amenant les cristallographes, en 1900, à conclure sur un nouvel état de la matière: le cristal liquide

¤ Au niveau de leur configuration, les molécules d’un cristal liquide se présentent le plus souvent comme des bâtonnets de quelques nanomètres de longueur et quelques dixièmes de nanomètre de section. Plus rarement, certaines sont des disques ou des pyramides.

¤ Au niveau de leur structure chimique, la plupart des cristaux liquides sont constitués de molécules organiques, c’est à dire à base de carbone, qui comportent au moins deux parties différentes par:

  • Leur structure: une partie rigide et une partie flexible
  • Leurs propriétés: une partie hydrophile et une partie hydrophobe
  • La mixité des groupements associés: un groupe hydrocarboné et un autre fluo carboné.

Le cristal liquide est donc un nouvel état de la matière, n’entrant alors pas dans la classification habituelle distinguant trois états: solide cristallin, liquide, et gaz, et les faisant entrer dans la grande famille de la matière molle.

Mais en 1905, Lehmann parvient à convaincre que l’état cristal liquide est un état de la matière à part entière. En effet il met en évidence des discontinuités dans les transitions de phase.

A l’inverse d’un cristal, dans lesquels les atomes et les molécules sont un arrangement ordonné et périodique, et d’un liquide où ces ordres sont complètement perdus, un cristal liquide standard a ses molécules-bâtonnets disposées n’importe où, mais tout en se déplaçant les unes par rapport aux autres du fait de l’agitation thermique, elles restent en moyenne parallèles entre elles. On parle alors de mésophases.

Georges Friedel

Cet ordre partiel dans l’organisation des molécules permet ainsi aux cristaux liquides de revêtir des apparences très diverses: solide, caoutchouteuse, gélatineuse ou pâteuse.
Alors Friedel, en 1920, établit une classification reposant sur des critères d’ordre et de symétrie dans les arrangements moléculaires. Il baptisa trois grandes classes de cristaux liquides:

  • La phase nématique, qui est la moins ordonnée où les molécules ont simplement tendance à s’aligner parallèlement les unes aux autres, et présentant des défauts ressemblant à des fils (nematos en grec)
  • La phase cholestérique qui doit son nom à sa découverte dans des dérivés du cholestérol. Elle est faite d’un arrangement en hélice des molécules chirales. On la décrit  comme un empilement continu de plans dans chacun desquels règne un ordre nématique. Friedel présentait la phase cholestérique comme une manière d’être spéciale de la phase nématique.
  • La phase smectique, enfin, a été nommée ainsi à cause de propriétés mécaniques proches de celle d’un film savonneux (smectos en grec).
    Les molécules y sont alignées parallèlement les unes aux autres mais en étant regroupées en couches parallèles régulièrement espacées.

Le cristal liquide est donc un nouvel état de la matière, très étonnant et complexe dans ses propriétés chimiques et de constitution, qui va  permettre de nouvelles créations et réalisations dans diverses domaines, après maîtrise de sa structure et de son fonctionnement grâce aux études faites.

(by C.W.)

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